Par Polly Han, FICA
J’ai commencé mon parcours en obtenant un diplôme en actuariat à l’Université de Waterloo. Je possédais une bonne base en matière de chiffres et une curiosité à l’égard des subtilités du risque, mais j’étais loin de me douter que cet amalgame me permettrait de me frayer un parcours professionnel dans l’univers dynamique des services bancaires.
Lorsque j’ai commencé ma carrière au Bureau du surintendant des institutions financières, mon rôle s’apparentait à celui d’une détective financière. J’ai exploré en profondeur les données numériques afin de décortiquer des connaissances pour les assureurs vie et les assureurs hypothécaires. Ce processus enrichissant de résolution de casse-tête m’a permis non seulement d’exercer ma pensée analytique, mais aussi de cultiver mon sens des affaires.
Mon parcours a pris une tournure exaltante lorsque j’ai intégré la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), où j’ai occupé le poste de gestionnaire principale des services actuariels. Je me suis retrouvée à la croisée des chiffres et du travail d’équipe, travaillant en collaboration avec les équipes de la tarification, de la souscription et des réclamations. Cette expérience a souligné la synergie profonde qui existe entre l’analyse fondée sur les données et la dynamique collaborative des milieux d’affaires.
C’est dans le cadre de mes fonctions dans le domaine de la gestion du risque d’entreprise (GRE) que j’ai connu l’un des moments les plus déterminants de mon parcours professionnel. En assurant la direction du programme de simulation de crise pour l’ensemble de l’entreprise, j’ai constaté l’importance croissante des scénarios de risques climatiques dans le paysage de la GRE. Mettant à profit mon expertise actuarielle, j’ai dirigé l’élaboration du tout premier scénario de risque climatique à la SCHL, un projet qui nécessitait une compréhension globale des répercussions financières des événements liés au climat. Cette expérience a non seulement raffermi mes capacités décisionnelles, mais a également mis en évidence le pouvoir de la pensée analytique à l’égard des défis en émergence.
J’ai ensuite entrepris un nouveau chapitre en intégrant la BMO à titre de gestionnaire principale de l’analytique liée à la méthodologie de gestion des risques de détail. En cette qualité, j’étais chargée de l’élaboration et de la gestion de plus de 20 modèles de capital réglementaire (approche avancée fondée sur la notation interne ou « AIRB ») pour le portefeuille de détail canadien de la banque. La gestion des relations avec les parties prenantes internes et la direction du réaménagement de la suite de modèles AIRB du programme de prêts combinés m’ont permis de renforcer mes compétences en matière de leadership et de communication. Cette expérience a mis en lumière le pouvoir de la modélisation financière aux fins de la prise de décisions éclairées et du choix des orientations à prendre dans un contexte bancaire en constante évolution.
« Ces défis ont fait ressortir de manière évidente les avantages que comporte la formation en actuariat. Dans cet univers, les compétences inhérentes aux actuaires, appuyées par la pensée analytique et le sens des affaires, se sont avérées très utiles. »
Dans le cadre de mes fonctions d’enquêteuse financière, qui consistaient à décoder des scénarios complexes, mon aptitude à prendre des décisions fondées sur des données m’a été précieuse. La fusion de ces compétences m’a permis de façonner des stratégies solides qui ont su négocier le terrain nuancé des risques et des possibilités.
Ma réflexion sur ce parcours m’a permis de me rappeler que les cheminements professionnels peuvent être aussi dynamiques que les secteurs eux-mêmes. La concordance entre mes bases actuarielles et le domaine bancaire aux multiples facettes m’est apparue comme une révélation. J’ai pu constater qu’outre aux fins des calculs, les chiffres peuvent aussi servir à concevoir des stratégies et des décisions dynamiques. L’amalgame des chiffres, de la pensée analytique, du sens des affaires, de la prise de décision et de l’esprit critique m’a permis de me créer un créneau dans le secteur bancaire. Pour avancer sur le plan professionnel, il est essentiel de poursuivre une formation continue et de se tenir au courant des tendances du secteur.
Qu’il s’agisse de déchiffrer les risques en qualité d’actuaire ou d’exploiter des modèles mathématiques en tant qu’analyste quantitatif, l’univers bancaire offre aux professionnels et professionnelles compétents tout un éventail de voies pour s’épanouir. Les rebondissements inattendus nous mènent parfois vers des destinations exceptionnelles. Voilà qui témoigne du pouvoir de la rencontre entre les compétences et les occasions, et de l’harmonie qu’elles créent en cours de route.
Cet article présente l’opinion de son autrice et ne constitue pas un énoncé officiel de l’ICA.
